Parashat Devarim

                   "De l’autre côté du Jourdain, dans le pays de Moab,
                    Moïse commença à expliquer cette loi"

Comme à chaque année lors du Chabbath de la paracha de Dvarim, l'été chez
moi tire à sa !n. Et lorsque je pense au cinquième verset de la parasha — "De
l’autre côté du Jourdain, dans le pays de Moab, Moïse commença à expliquer
cette loi" — je ressens une fébrilité monter à nouveau en moi. Un long voyage de
quarante ans dans le désert de la conscience doit prendre fin et le berger fidèle,
Moïse, récapitulera les événements et interprétera la Torah.

Cette année était la quarantième depuis leur sortie du pays d'Egypte. C'était le
mois de Shvat qui est un mois court (il ne compte que 29 jours).
En son premier jour, Moïse se mit à expliquer la Torah selon l'ordre divin.
Moïse termina cette explication le septième jour du mois de Adar, le jour même
où il monta vers le mont Avarim. Moïse n'avait que trente-six jours pour
expliquer et écrire la Torah au peuple d'Israël (trente-six jours avant [son cent
vingtième anniversaire] d'où la bénédiction).

Moïse a mérité le surnom de serviteur de l'Éternel, et à son propos il est dit :"Il n'en est pas ainsi pour mon serviteur Moïse, dans toute ma maison, c'est lui [le
plus] !dèle" (Nombres 12:7).  "Mon serviteur" (avdi en hébreu) a une valeur
numérique équivalente au nom de Dieu (Élohim), c'est-à-dire 86. Moïse a donc
mérité un surnom possèdant la même valeur que le nom de Dieu.

Outre la parasha Behaalotcha (Nombres 12) où il est appelé "mon serviteur"
(dont la valeur, comme nous venons de le dire, est la même que le nom Dieu "Élohim"), Moïse a également été appelé "homme de Dieu" (Dvarim 33:1).
Or, lorsque Moïse bénit Israël, il dit: "L'Éternel, le Dieu de vos pères,
multipliera votre nombre mille fois, et vous bénira, comme il vous l'a dit ! "
(Dvarim 1:11)

Joav Millis s'interroge :  "Vraiment il y a de quoi s'étonner! Qu'a
donc voulu Moïse en ajoutant sa propre bénédiction à la bénédiction de l'Éternel
donnée dans le passé aux patriarches sachant que la bénédiction de l'Éternel à
Abraham n'avait pas de mesure ?"

Dieu avait en effet déjà promis à Abraham que le peuple se multiplierait au
point qu'il ne serait plus possible de le compter, tandis que la bénédiction de
Moïse est une bénédiction limitée. Pourquoi? Parce qu'un cadeau sans limite que
l'on donne à son prochain ne peut être un cadeau.

Moïse ne voulait pas s'arroger la grandeur divine qui lui aurait permis de bénir
le peuple sans limite, et c'est pourquoi il limita sa bénédiction.
Et lorsque les enfants d'Israël s'étonnèrent de cela, d'après les paroles de Rachi,
il leur répondit : je vous bénie par une parole limitée, mais l'Éternel vous bénira
avec une bénédiction sans limite comme il a été promis à vos pères [Me'am
Lo'ez].

Or, nous avons trouvé que le verset "Il multipliera votre nombre" ( יֹסֵף עֲלֵיכֶם
כָּכֶם ) a pour gematria 400, quatre cents étant le symbole d'une mesure complète
(seah), (comme les quatre cents sicles d'argent payés par Abraham à Ephron le
Hittite, lors de l'achat du terrain du champ au bout duquel se trouve la grotte de
Makpéla).

De plus, l'expression quatre cent ( ארבע מאות ) n'est pas qu'un nombre, mais
représente également le tétragramme יהוה . En effet, on peut lire :
(ארבע אותיות) מ-אות (יוד) (quatre lettres à partir de la lettre yod)
Quatre lettres depuis la lettre yod, c'est-à-dire le tétragramme יהוה formé de
quatre lettres et débutant par un yod. Pour cette raison, la bénédiction de Moïse
peut être lu de la manière suivante : "L'Éternel, le Dieu de vos pères, multipliera
votre nombre (valeur numérique 400, nombre représentant le tétragramme divin
de l'Éternel, quatre lettres à partir de yod) - mille fois, et vous bénira, comme il
vous l'a dit".

Cette bénédiction est constituée de trois sections :
"L'Éternel, Dieu de nos pères"
"multipliera votre nombre (valeur numérique 400, nombre représentant le
tétragramme divin de l'Éternel, quatre lettres à partir de yod) - mille fois"
"et vous bénira, comme il vous l'a dit"

Il est également possible d'associer :
le début de la bénédiction "L'Éternel, Dieu de nos pères", à la voie de droite,
c'est-à-dire à la grâce;
le coeur de la bénédiction "multipliera votre nombre mille fois", à la voie de
gauche, c'est-à-dire à la justice;
et la !n de la bénédiction "Il vous bénira comme il vous l'a dit" à la voie
médiane, c'est-à-dire à la miséricorde.

Bon Chabbath.

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traduit par étudiant

img: DavidB

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